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L’importance de l'écosystème intestinal dans notre quotidien

  • ajp612
  • 4 juil. 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 juil. 2024

L’alimentation de notre organisme répond à 3 objectifs : fournir de l’énergie à nos cellules, apporter des nutriments pour la construction.


Article proposé par Tracy Donné, Naturopathe spécialisée en accompagnement périnatal à Quiéry-La-Motte (62).


Qu’est-ce que l’écosystème intestinal ?


La bonne digestion et assimilation des nutriments reposent sur 3 piliers de l’écosystème

intestinal : le microbiote intestinal anciennement appelée flore intestinale, la muqueuse

intestinale, et le système immunitaire intestinal. Ce trio fonctionne en synergie et en lien

avec le système nerveux par l’intermédiaire du nerf vague.


Le Microbiote Intestinal


Le microbiote intestinal est constitué de champignons et bactéries (environ 100 000

milliards) et est considéré comme un organe à lui seul (il pèse environ 2 Kg chez l’adulte). Il

exerce un effet barrière contre les agents pathogènes (bactéries, virus, champignons) en

produisant des substances bactéricides.

La composition du microbiote intestinal est propre à chaque individu et comporte :

  • une flore dominante (Bifidobacterium/Bacteroides) présente dans le côlon pour toute la vie,

  • une flore sous-dominante (Lactobacillus) qui varie selon l’alimentation, et est acquise en contact avec l’environnement,

  • une flore de passage présente dans le tube digestif empêchant la prolifération de pathogènes dans celui-ci.


La muqueuse intestinale


La muqueuse intestinale protège le microbiote intestinal des agents pathogènes car elle

tapisse l’ensemble du système intestinal : la barrière intestinale.


La muqueuse intestinale est responsable du laisser-passer ou non en exerçant une fonction

de tri des nutriments. L’hyperméabilité de la muqueuse intestinale, occasionné par une

mauvaise hygiène de vie entraîne des conséquences non négligeables sur notre santé : le

passage des grosses molécules non désirées entraîne une inflammation chronique, qui

selon le terrain de l’individu peut conduire à des allergies, des maladies auto-immune ou

inflammatoires.


Le Système Immunitaire Intestinal


Le système immunitaire intestinal représente 80 à 85 % de notre système immunitaire et est

constitué d’un système de reconnaissance ou de défense. Il est capable de reconnaître le

soi et le non-soi et d’agir en conséquence. Ici, le microbiote représente donc le terreau des

cellules immunitaires présentes dans l’épithélium intestinal.


La symbiose des trois piliers constituant l’écosystème digestif est essentielle à notre

organisme. Lorsque des déséquilibres apparaissent, l’écosystème entre en dysbiose.

Stress, fatigue, alimentation déséquilibrée, antibiotiques sont des facteurs entraînant la

dysbiose. Une baisse de 30 à 40 % de la diversité intestinale serait responsable des

maladies chroniques diabète de type II, affections hépatiques ou cardiovasculaires.


La bonne santé du microbiote intestinal a un impact important sur le microbiote pulmonaire

et sur les autres microbiotes (cutané, buccal, vaginal).


L’intestin, notre deuxième cerveau ?


“Se faire de la bile”, “Avoir le ventre noué”, “Ne pas digérer une situation, une dispute”, de

nombreuses expressions ont vu le jour avant même que l’on trouve une relation entre

l’intestin et le cerveau.


Pourtant, il a été prouvé que 200 millions de neurones (ce qui représente le cerveau d’un

petit animal) sont présents dans les intestins. Les cellules nerveuses présentes dans les

intestins ont la même origine embryonnaire que celles du cerveau : à un certain stade de

développement de l’embryon, une partie des cellules nerveuses entrent dans la bouche et

parcourent le système digestif pour atteindre les intestins où elles se différencient en

neurones.


Les neurones produisent tout comme ceux du cerveau des neurotransmetteurs notamment

la sérotonine responsable de la régulation de nos émotions produites à 95 % par l’intestin.


Le Microbiote chez le nouveau-né


Physiologiquement, l’enfant né avec une hyperméabilité intestinale, ce qui veut dire que le

passage de molécules allergisantes est possible. Le tube digestif est quant à lui stérile

jusqu’à la rupture de la poche des eaux, il est ensuite colonisé au contact de l’enfant avec

les membres de sa famille et de son environnement.


Quels sont les principaux facteurs qui peuvent influer les conditions

d’ensemencement du microbiote intestinal de l’enfant ?


  • L’Accouchement

Le mode d’accouchement influe sur le microbiote du nouveau-né.

- Une naissance par voie naturelle dite vaginale permet la colonisation du tube digestif

car le bébé naît au contact de la flore vaginale de sa maman.

- Une naissance par césarienne ne permet pas la colonisation car le bébé n’a pas de

contact avec la flore vaginale de sa maman.

- Une naissance prématurée


  • L’alimentation du nouveau-né

Nous avons vu en début d’article l’importance de l’alimentation dans le maintien de

l’équilibre du microbiote intestinal. C’est aussi pour ces raisons que l’alimentation est

importante pour le nouveau-né.

L’allaitement maternel permet d’ensemencer la flore intestinale de l’enfant grâce au

colostrum composé de Colibacilles qui vont ensemencer le tube digestif ainsi que par le

contact avec la flore cutanée de la mère (aréole du sein).


  • L’environnement

Une étude publiée en Octobre 2018 par des scientifiques a révélé qu’un enfant né à la

maison présente une plus grande richesse au niveau du microbiote.


  • Antibiotiques et prise d’inhibiteurs de la pompe à proton

Les IPP (Inhibiteurs de la pompe à proton) utilisés lors de reflux et acidité gastrique chez

l’enfant et l’adulte altèrent ou retardent l’ensemencement du microbiote intestinal s’ils sont

donnés trop tôt. C’est le cas également des antibiotiques qui ne différencient les bonnes des

mauvaises bactéries.

L’importance du soutien du microbiote chez la femme enceinte

Pour toutes les raisons exposées jusqu’à ce paragraphe, il est important de soutenir le

microbiote intestinal pendant la grossesse.

Au troisième trimestre, la flore intestinale de la femme augmente pour migrer dans le lait

maternel (le colostrum). En naturopathie, il est alors recommandé d’apporter des

probiotiques à cette période de la grossesse pour préparer l’allaitement et l’ensemencement

de la flore intestinale du bébé lors de l’accouchement. Il a été également prouvé qu’à

l’intérieur du ventre de sa maman, le bébé prépare son microbiote en léchant le placenta.


Quelles sont les conséquences des déséquilibres des

microbiotes rencontrés chez les enfants et les adultes ?


  • Troubles digestifs : Colique, Ballonnements, Constipations, Diarrhées, RGO,

Régurgitations,

  • Troubles ORL : Rhumes, Toux, Otites, Bronchites,

  • Troubles cutanés : Eczéma etc..



Conclusion


La composition et l’équilibre de notre écosystème intestinal déterminent les futures

problématiques ou pathologies que peut rencontrer un individu à l’âge adulte. Prendre soin

de notre écosystème intestinal est primordial pour le système digestif et le système

immunitaire. Heureusement, il existe diverses possibilités pour pallier un déséquilibre du

microbiote intestinal en adaptant notre hygiène de vie.

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